Mon N+1 s’en va, on me propose de prendre sa place, bonne nouvelle ? Je travaille comme chargé d’affaires dans le BTP, une entreprise extérieure vient me débaucher et me propose de prendre le management d’une équipe… Signe de reconnaissance par excellence, la promotion verticale apparait souvent comme le moyen rêvé de faire évoluer sa carrière professionnelle. Il n’est pas si loin le temps où l’on faisait toute sa carrière dans la même entreprise (c’est encore le cas aujourd’hui mais de moins en moins), et où gravir les échelons représente le nec plus ultra !
Et si on y regardait de plus près… Accéder à un poste de manager, au-delà du domaine d’activité qui est connu et maitrisé, est un nouveau métier, qui nécessite de nouvelles compétences : des compétences techniques, digitales, des compétences en communication, leadership , en gestion d’équipe, en négociation, en gestion des risques… D’un métier de terrain, je vais me retrouver à exercer un métier d’une toute autre nature, à faire du reporting, à organiser des plannings, à faire de la gestion sociale, à rendre compte du suivi des objectifs , avec des journées souvent longues où je n’arriverai parfois pas à décrocher de mon travail en rentrant chez moi… Avec le risque de ne plus s’y retrouver…
Alors il vaut mieux se poser les bonnes questions avant d’accepter :
- En quoi ce nouveau poste fait sens pour moi ? J’analyse mes motivations pour ce nouveau challenge : Que représentent ces nouvelles responsabilités ? Est-ce que ce sont les personnes avec qui je vais travailler ? est-ce le salaire ? etc…)
- Est-ce que je sais exactement ce qui m’attend ? Je dois bien connaître en amont le périmètre du poste, son organisation, les activités qui s’y rattachent, les compétences requises ;
- Quelles contraintes, quels inconvénients suis-je prêt(e) à accepter ?
- Y a-t-il un accompagnement à la prise de fonction ? Je me renseigne sur le parcours d’intégration / le parcours de formation prévu, un calendrier à la clé ;
- Avec qui vais-je travailler ? Je peux rencontrer mes futurs collaborateurs ;
- Suis-je au clair et en adéquation avec mes besoins ? Je les recense ( conditions de prise de poste, de travail, nouvel équilibre vie pro/vie perso, etc..)
Car nous pouvons observer assez souvent que dire « non », et notamment à sa hiérarchie, n’est pas toujours facile. Dire non à une promotion de surcroit ! Et je ne veux pas prendre le risque de décevoir.. Parmi deux exemples récents, j’ai celui d’une dame à qui l’on a proposé avec insistance et à plusieurs reprises de remplacer sa N+1. J’avais l’impression d’être devant un « tribunal » a-t-elle rapporté ! Alors que tout cela partait d’une bonne intention, et l’encadrement ne comprenait pas qu’une telle opportunité puisse se refuser, surtout si cela est source d’épanouissement, pour ceux qui ont utilisé avec bonheur cet ascenseur social. Son choix était une mobilité horizontale, en lien avec ses besoins et sa personnalité plus introvertie. Elle est ravie d’avoir décliné cette promotion.
Il est important que ce choix soit bien votre choix, et pas seulement celui de la personne qui vous le propose. Faire marche arrière est difficile et représente une grande source d’inconfort quand on n’y trouve pas sa place.
L’épanouissement professionnel se trouve parfois tout autant dans d’autres types de mobilité (horizontale, parfois descendante, un changement de métier ou d’entreprise, la création de sa propre activité ou encore dans un projet plus personnel annexe).